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  • Daniel Charneux

Le jogging de la Pucelette comme si vous y étiez!


Il y a très longtemps, un dragon qui hantait les marais de Wasmes enleva une petite fille (une "pucelette") qu’il maintint prisonnière dans son antre. Le chevalier Gilles de Chin, au terme d’un combat héroïque, délivra la pucelle et trancha la tête du dragon. Depuis, à chaque Pentecôte, les habitants de Wasmes se souviennent de son exploit qu’ils célèbrent par une procession : la "Pucelette". C’est aussi le nom que les organisateurs de cette course ont donné à leur épreuve.

Rendez-vous à l’espace Magnum pour la distribution des dossards et le départ qui sera donné derrière le bâtiment. Ça descend d’abord sur asphalte puis sur herbe vers le rond-point de l’axiale boraine. Virage à droite sur cette axiale : ça commence à monter, et ça va continuer – lentement mais sûrement – pendant un peu plus de trois kilomètres, d’abord en faux plat montant (au rond-point suivant à gauche) rue d’Hornu, bientôt enchaînée – à droite – avec la rue du Pont d’Arcole. Au premier kilomètre, nous prenons encore à droite la chaussée de la Cour, qui nous hisse jusqu’à l’abbaye du même nom. Face à nous se dresse le bâtiment daté de 1772, dont la rénovation fut alors confiée par l’abbé de Saint- Ghislain à Jean Malengreau, maître maçon à Quaregnon. Le général Dumouriez s’installa à la Cour le 5 novembre 1792, veille de la victoire des troupes françaises sur les forces autrichiennes lors de la Bataille de Jemappes.

Empruntons à droite la rue Wilson qui, toujours en montant, nous mène, au km 3, à la "maison Van Gogh". En mars 1879, Vincent Van Gogh évoque la maison du 81, rue de Petit Wasmes à Wasmes, aujourd’hui devenue la rue Wilson à Colfontaine. Il est arrivé dans le Borinage en décembre 1879 où l’évangéliste Benjamin Vanderhaegen lui a trouvé ce logement appartenant à un boulanger. Ce dernier l’a aidé dans son parcours d’artiste. C’est dans cette maison, qu’il vit son compagnonnage avec les mineurs. À cette époque, il commence ses essais de dessin et c’est aussi de cet endroit qu’il écrit à son frère Théo de nombreuses lettres dans lesquelles il décrit avec émotion des villages abandonnés et silencieux ainsi que ses rencontres avec des hommes intelligents et courageux.

À la maison Van Gogh, les deux parcours se séparent : les participants à l’épreuve courte (6 km 500 tout de même) prennent à gauche (rue du Petit Wasmes puis rue Pierre Carion) pour rejoindre la place Saint-Pierre avant d’attaquer l’ascension de la rue du Dragon et la bienheureuse descente finale vers l’arrivée. Les adeptes du long, quant à eux, poursuivent tout droit, toujours en légère montée, jusqu’au lieu-dit "à l’baille" (que signale, en face, l’enseigne d’un café). La "baille", c’était la "barrière" de l’octroi, ici la "baille cariotte" (d’où la rue du même nom).

Virons à gauche rue de la Louise, une belle descente (enfin !) qui nous mène peu après le km 4. En bas, prenons à droite la rue Robertsart, entre ruisseau et bois. Cinq cents mètres plus loin, virage à gauche : face à nous se dresse l’épouvantail de la rue du Rossignol, empruntée récemment au grand prix des Sylves. Un demi-kilomètre de souffrance assurée ! En haut, à gauche rue Maréchal Joffre puis, comme aux Sylves, tout de suite à droite sur les contreforts du terril du Grand Bouillon. Au bout du chemin, virez à gauche puis tout de suite à droite dans un beau petit sentier (rue du Bois l’Évêque – l’évêque, c’est Fénelon, archevêque de Cambrai, qui vécut, vers 1700, dans la "Belle-Maison" sise à l’entrée du bois de Colfontaine, non loin de la "tour du Lait Buré").

Prenons à gauche la rue Villa Romaine puis, à droite, la ruelle du Giquebon enchaînée par la rue Pierre Delhaye puis la rue Maréchal Joffre. Au rond-point, à droite rue Jean-Jean, puis à gauche : le Dragon est face à vous ! Ce "tierne" ou "tienne", c’est une butte, un raidillon (en liégeois, un "thiers", du latin "terminus"). Et celui-ci est sans doute le plus célèbre, le "tienne du Dragon", 250 m à 13,6 %... Pour le vaincre, comme Gilles de Chin fit autrefois, il conviendra de l’aborder avec respect. Parviendrez-vous à courir jusqu’en haut ? Les paris sont ouverts… Attention : quand on croit que c’est fini, on tourne à gauche et ça monte encore avant de descendre "tout du long", comme on dit chez nous, rue de l’École, rue Appâa, rue de la Station, et de rejoindre à plat, par la rue du Dr Schweitzer, une arrivée où vous retrouvez, en sens inverse, la prairie puis le macadam en légère côte du départ. Total : 9 km 800, mais je vous garantis que vous ne protesterez pas parce qu’il manque 200 m !

Allez, profitez bien des côtelettes de la Pucelette ! Et bonne pente – côte !


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