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Fayt-le-Franc : tout sauf la platitude !


"PLATITUDE, subst. fém.

A. Caractère de ce qui est plat, sans relief. Ex. Platitude d'un champ, d'une plaine…

B. Au fig. Caractère de ce qui est uniforme, sans trait marquant, sans attrait."

J’écrivais dans ma présentation du parcours : « Un dénivelé rare pour une course des Hauts-Pays : 50 m ! » En réalité (d’après ma montre) : 44 m. Seul le jogging des Sartis fait mieux, avec environ 25 m. Cela ne signifie pourtant pas « plat », et certains, qui l’avaient compris ainsi, m’en ont fait la remarque après la course. C’est vrai, mais si l’on compare ce parcours aux bosses de Wihéries, à Angre ou aux Sylves, « il n’y a pas photo »…

Alors, pourquoi cette sensation de difficulté ressentie par plus d’un (plus d’une) hier ? Les chemins de terre, les pavés, la seule vraie côte située en fin de parcours et… le soleil ! Ce soleil qui, même si le thermomètre affichait 18° au départ, nous arrosait généreusement de ses rayons, donnant une sensation de chaleur bien plus intense. Vivent, donc, les trois ravitos (sur les 10 km) qui permirent d’humidifier une bouche asséchée voire (pour ma part) un crâne sur lequel la casquette n’aurait pas été superflue !

Pas plat, ce parcours, donc !

Passons au sens figuré : de ce point de vue non plus, le deuxième jogging du team Step and Run fut tout sauf « uniforme, sans trait marquant, sans attrait ».

D’abord, ce parcours est superbe, très varié. Il fait découvrir des coins inédits de notre belle région. Mais ça, nous le savions.

Ensuite, la remise des prix sous le soleil eut des allures de fête méridionale. Saluons les organisateurs qui récompensèrent les trois premiers de chaque catégorie, alors que le règlement l’impose seulement pour le 10 km (pas pour le 5). Deux remarques à ce sujet. D’abord, pourquoi ne pas généraliser cette attitude ? Les coureurs et coureuses inscrits sur le 5 paient le même montant et l’effort est très comparable (plus long, un peu moins intense d’un côté, plus court mais plus intense de l’autre), et c’est si agréable d’être appelé au podium, quel que soit le prix reçu ! Ensuite, et à ce propos, pourquoi ne pas faire preuve d’un peu d’imagination et offrir autre chose que de la bière ? C’est un symbole belge, certes, mais il existe sans doute des alternatives qui réjouiraient davantage celles et ceux qui n’adorent pas les boissons fermentées !

Enfin, le classement – mis en ligne le jour même grâce à Martial Demoustier de Chronolap et Michaël Pierard qui gère le site comme un pro (qu’il est) – le classement, donc, nous amenait deux pépites inhabituelles sur les Belles du Haut-Pays.

Chez les hommes, j’étais particulièrement heureux de retrouver sur la ligne de départ Christian Nemeth, que j’ai connu à ses débuts lorsqu’il se bagarrait en cross, gamin, avec nos régionaux Grégory Faille ou Pascal Rémy. Quelle carrière il a faite, celui-là, qui, hier, accompagna jusqu’au bout son copain d’entraînement Nicolas Mulpas, son cadet de près de quinze ans !

Chez les dames – last but not least – nous eûmes droit à un magnifique podium ! Christelle Pierrard et Abeline Kapuczinski ne m’en voudront pas si j’épingle la performance de Kabiratou Nassam (plus familièrement, « Kabi »), auteure d’un chrono impressionnant (37’51 !), qui a gentiment accepté de m’accorder une interview.

Originaire de Djougou, au Bénin (un pays de la côte occidentale de l’Afrique, entre le Togo et le Nigeria), Kabi est en Belgique depuis avril 2016. À près de 32 ans, elle a réalisé 35’ sur 10 km, 1 h 20 au semi et 1 h 14 aux 20 km de Bruxelles en 2017. Affiliée au CABW, elle s’entraîne à Dour Sports dans le groupe que coache Bernard Turpin, pour des raisons de facilité géographique autant que par affinité : « J’aime bien l'ambiance de travail et Bernard, j’ai un grand respect pour ce qu'il fait et les responsables de Dour sports m'ont accueillie à bras ouverts et me soutiennent donc je m'y plais bien », dit celle qui, selon son coach, prépare plutôt un 800 m (!), sans exclure de participer au championnat de Belgique des 10 km sur route à Lokeren et d’enchaîner avec les 8 miles de Frameries.

Elle envisage, pourquoi pas, un transfert du CABW vers Dour Sports mais sa situation dans notre pays reste précaire : « Si je pouvais obtenir ma naturalisation, cela m'aiderait vraiment parce que pour l'instant j'ai beaucoup de blocages administratifs et financiers, je dirais que je suis instable en ce moment et donc ne sais me projeter dans l’avenir ».

Souhaitons en tout cas le meilleur à cette athlète qui place très haut son idéal sportif : « La course à pied, pour moi, c'est une passion sinon une croyance ; depuis mon plus jeune âge je suis dedans. »

« Une passion sinon une croyance »… c’est beau, non ?


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