Si les organisateurs des Belles du Haut-Pays permettaient aussi de voyager dans le temps, j’aurais pu, hier, rencontrer mon grand-père Joseph qui, douanier dans cette zone au début des années 30, aurait pu me demander si je n’avais rien à déclarer.
Comme son nom l’indique, l’épreuve mise sur pied par Didier Desoil et ses amis de l’Appui joue constamment avec la frontière franco-belge, surtout pour le parcours long : on passe de Belgique en France peu après le km 5, au milieu du long chemin de Trente Saules, pour entrer dans le village de Bettrechies. Deux virages à gauche, puis, peu après le km 7, rentrée en Belgique pour la fameuse descente de la rue du Piémont. À ce moment, nous sommes à Roisin. Peu avant la célèbre brasserie du Baron, nous entrons de nouveau en France (et franchissons une Honnelle rebaptisée Hogneau) pour la terrible côte du km 9 qui nous fait découvrir le village de Gussignies. Peu après le km 10, bref passage dans le village belge d’Autreppe avant de retrouver son voisin français de Gussignies, puis, après le virage situé en face du café « chez Mireille », de regagner la Belgique par l’ancienne ligne de chemin de fer Bavai-Dour.
De quoi s’amuser, donc, pour les gabelous et les contrebandiers qui jouaient à cache-cache dans la vallée, les uns tentant d’intercepter les autres qui transportaient de Belgique en France tabac et café vert pour en revenir avec des cruchons de « goutte ».
Ça fait longtemps que les barrières douanières ont sauté, Europe oblige, et personne, hier, n’aurait eu quoi que ce soit à déclarer, sinon, de l’avis presque unanime : « Quelle belle course ! » ou encore : « Belle mais dure ! Cette côte au neuvième kilomètre ! »
Kenny Baudour, Jimmy Bastien et quelques autres auraient sans doute un avis plus nuancé, puisque, comme l’an dernier, plusieurs – notamment parmi les premiers de l’épreuve courte – se fourvoyèrent dans le village de Meaurain. Il faut rappeler que les premiers courent à 18 km/heure en ne regardant que leurs pieds (je cite Kenny Baudour) et que les indications de parcours doivent être particulièrement claires. Visuelles (fléchage au sol ou par pancartes) mais aussi sonores : un « signaleur » veille à la sécurité des coureurs en arrêtant les voitures mais on attend aussi de lui qu’il annonce la route à suivre. Nul doute que Didier Desoil et son équipe tiendront compte de ces remarques pour l’édition 2018 et « brieferont » leurs signaleurs dans ce sens.
Sinon, quel succès ! 56 participants pour la première édition en 2015, 129 l’an passé, 237 cette année (sans compter les marcheurs) !
Et quel niveau ! Avec le temps du dixième de l’an passé (sur la distance longue), vous étiez… trente-cinquième cette année !
Venons-en aux podiums : sur la distance longue, Christophe DURIN termine à la première place main dans la main avec Nicolas MULPAS qui prend logiquement la tête du challenge (42’27) devant un excellent Vincent COUGNEAU (42’54).
Chez les dames, Nathalie BOGAERT l’emporte en 56’43 devant Delphine RICHEZ et Élodie OSYRA.
Sur les 6 km, dans une course perturbée par les erreurs de parcours, Denis CALDOZ l’emporte (25’39) devant Sylvain MEUNIER et Jérémy GLAUDE, tandis que Florine ARLON (30’50) surclasse à nouveau ses rivales du jour Deborah HONOREZ (32’05) et Christelle DIEU (33’35).
Rien à déclarer, donc, ou presque… Ah si ! Vous vous êtes amusés à la Transfrontalière ? Ne manquez pas la prochaine, la Doyenne, la plus longue du challenge : le Grand Prix des Sylves, dont la trente-septième édition prendra le départ le premier mai prochain à Dour. D’ici-là, joyeuses Pâques à tous les challengers !